Un rapport récemment publié fait grand bruit au Sénégal et au-delà : il révèle que Facebook aurait joué un rôle indirect mais significatif dans la réélection du président Macky Sall en 2019. Cette révélation soulève de nombreuses interrogations sur l’influence des plateformes numériques dans les processus démocratiques africains. Jusqu’où les réseaux sociaux peuvent-ils influencer une élection ? Et que dit cette affaire sur l’ingérence étrangère dans les affaires nationales ?
Des campagnes numériques orchestrées en sous-main
Selon le rapport, des campagnes d'information ciblées ont été menées sur Facebook avant et pendant l’élection présidentielle de 2019. Ces campagnes visaient à valoriser l’image du président sortant tout en dénigrant l'opposition, notamment à travers la diffusion de contenus sponsorisés, souvent gérés depuis l’étranger. Ces stratégies, bien que subtiles, auraient eu un impact important sur les perceptions des électeurs, notamment chez les jeunes urbains très présents sur les réseaux sociaux.
Il ne s’agit pas ici d’une ingérence frontale, mais plutôt d’une manipulation algorithmique, facilitée par les outils publicitaires de Facebook, dont les données sont souvent utilisées à des fins de micro-ciblage politique.
Une question de souveraineté numérique
Ce cas soulève une problématique majeure : la souveraineté numérique des États africains. Lorsque des plateformes étrangères deviennent des acteurs clés dans les dynamiques électorales locales, la frontière entre influence légitime et manipulation devient floue. Le rapport souligne également le manque de transparence des géants du numérique, qui coopèrent peu avec les autorités locales lorsqu’il s’agit d’identifier les auteurs ou les commanditaires de ces campagnes.
Face à cela, plusieurs voix s’élèvent pour demander une réglementation plus stricte de l’espace numérique et une meilleure éducation des citoyens aux médias et aux réseaux sociaux.
Un débat ouvert sur la place des réseaux sociaux en démocratie
Cette affaire n’est pas isolée. D’autres pays, en Afrique comme ailleurs, ont connu des formes similaires d’ingérence numérique. Le cas du Sénégal rappelle à quel point les outils numériques, bien qu'utiles pour la participation citoyenne, peuvent aussi devenir des instruments de manipulation.
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Conclusion
Le rôle indirect de Facebook dans la réélection de Macky Sall en 2019 interpelle sur l’impact grandissant des réseaux sociaux dans la vie politique. Alors que les élections deviennent de plus en plus numériques, la question de l'ingérence étrangère ne peut plus être ignorée. Transparence, régulation et vigilance citoyenne sont désormais indispensables pour garantir des scrutins libres et équitables à l’ère du numérique.